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Préparation estivale des clubs : Quand les moyens font défaut

A part quelques clubs, les autres souffrent du manque de fonds pour assurer une bonne préparation.

L’ESMétlaoui (voir notre article) n’est pas le seul club à affronter une crise financière aiguë qui l’empêche de préparer convenablement sa saison. D’autres clubs, et comme chaque année, souffrent tellement, y compris les gros calibres, à l’image du CA. Un problème chronique de financement qui intervient clairement à ce moment, c’est-à-dire à l’intersaison. Ceci s’explique très simplement par ce qu’on appelle un grand besoin en fonds de roulement qui ne peut être couvert que par une marge de financement stable. Or, en cette période de la saison, il n’y a aucune activité, pas de billetterie (même si cette source ne pèse plus lourd), pas de sponsors, pas de publicité, pas d’académie intégrée qui permet d’avoir des revenus, et aussi pas de subventions qui peuvent être justifiées par la compétition. En même temps, la préparation exige beaucoup de moyens logistiques, et surtout des fonds pour ramener un entraîneur et son staff et notamment des joueurs, sans oublier les dettes envers ces derniers. Tout cela pose un énorme casse-tête financier, et résultat : une préparation bâclée et énormément de tension. Aucun entraîneur ne pourra réussir alors que les joueurs sont impayés et les conditions aussi déplorables. A la JSK, à Métlaoui, à Gabès (les deux clubs sont relégués en L2 et n’ont pas assuré une reprise motivante), et même au CA et dans d’autres clubs, il y a un véritable problème de financement. C’est plus visible ces jours-ci, mais les dégâts sont reportés pour la suite de la saison.
Pis encore, quelques clubs n’ont pas de preneurs. Aucun dirigeant, même ceux qui ont de l’argent, ne veut s’aventurer sur un terrain aussi miné. Ils ont raison. Ils vont injecter des liquidités pour payer des salaires impayés de joueurs et d’entraîneurs, et pour assurer la reprise et les stages. Ceci sans qu’il y ait un concours public ou des entreprises installées dans les régions, ce qui crée une sorte de calvaire interminable et un cercle vicieux pour le club. Pas d’argent, pas de dirigeants, pas de recrutements, par de résultats, etc. Peut-on tout imputer à l’Etat et aux sociétés publiques dans les régions? Ce serait réducteur. C’est un problème de gouvernance et de gestion à la base. La plupart des clubs tunisiens sont mal gérés : aucune planification qui permette de bien affronter des périodes exigeantes comme l’intersaison, et aucun bon sens pour limiter et gérer la masse salariale élevée et non conforme aux moyens des clubs.
Qui va alors s’aventurer à jeter son argent sans la moindre garantie? Pratiquement personne. Ce sont les moyens et les bonnes règles de gestion qui manquent.

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Charger plus par Rafik EL HERGUEM
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